Les moules de notre moulothèque proviennent de plusieurs cristalleries aujourd'hui éteintes Voici un petit historique de ces unités de production.
En 1925, Théodore Heitzmann, boulanger pour la cristallerie de Saint-Louis qui vient de perdre une grande partie de son chiffre d'affaires à la suite de la création d'une boulangerie propre à l'usine, déclare que si Saint-Louis sait faire du pain, il saurait faire du cristal. C'est ainsi qu'est créée la Cristallerie Lorraine. Elle débute modestement avec un four à quatre pots et une centaine d'ouvriers, dont la majorité, formée à Saint-Louis, peut d'emblée assurer la production d’un cristal haut de gamme, dans le créneau des arts de la table. Le style suit les modes que reflètent annuellement les expositions internationales des arts de la table. La tradition du cristal taillé et du « doublé couleur », façon Bohême, domine largement. La clientèle est issue des classes moyennes dont l’ascension sociale favorise le développement des « grands magasins ». L’usine fermeture définitive de l'usine en 1997, après 72 années d’activités.
La Cristallerie de Hartzviller située en lorraine, berceau de la cristallerie française, a été fondée en 1932 par des Maîtres-verriers expérimentés. La Cristallerie de Hartzviller produisait des articles soufflés à la bouche et façonnés à la main dans le respect des traditions artisanales, pour la décoration de la table et de la maison grâce à une équipe de 60 Maîtres-verriers. Ce processus de fabrication manuelle permet de réaliser des articles contemporains en grande série pour les listes de mariage, et des articles personnalisés en petite série pour l'hôtellerie-restauration de renommée internationale (le Ritz, le Plaza, Restaurant Pierre Gagnaire, le Crillon, etc...). Les fours de la cristallerie de Hartzviller se sont définitivement éteints en 2004, mettant fin à près de 72 années d’activité.
L’ancienne cristallerie se situe à Wadgassen en Sarre Allemande a 15 km à l’ouest de Sarrebruck. Elle appartient au Groupe mondial Villeroy & Boch. Créée en 1842 par Alfred Villeroy et François Boch dans une ancienne abbaye des Prémontrés à Wadgassen. En 1942 l’usine se consacre entièrement au cristal au plomb et produira essentiellement du verre de table. Fortement endommagées durant la Seconde Guerre mondiale, les usines Villeroy & Boch de la Sarre passent sous la tutelle du Gouvenement militaire français après-guerre. Entre 1946 et 1947, l'usine de Wadgassen emploie 294 ouvriers et employés. Après de nombreuses années de production la cristallerie ferme ses portes au courant des années 1990.
La Verrerie de Meisenthal est fondée en 1704 et dès 1711, les premiers fours sont allumés dans la pittoresque vallée.
L’épopée industrielle du village de Meisenthal peut commencer. Sont essentiellement produits des objets de nécessité courante, des bouteilles et des bocaux pour conserver aliments et boissons, du verre à vitre pour se protéger, écoulés sur les marchés locaux (lorrains et alsaciens). C’est la production d’élément de gobeleterie courante (services de tables complets –verre à boire, carafes, gobelets …-, mielier, moutardiers, plats à tarte, …). qui va à jamais signer la spécificité de la Verrerie de Meisenthal. Peu à peu, avec l’amélioration des modes de transport et d’échanges commerciaux, la verrerie se développe et distribue ses produits à travers le monde.
De 1867 à 1894, Emile Gallé, accompagné du fantastique savoir-faire des verriers locaux, entreprit des recherches techniques qui aboutirent à la création d’objets qui font partie désormais de la légende.
Au début du XXème siècle, l’avènement du charbon permet à la Verrerie de Meisenthal de se développer. Dans les années 1920 la manufacture produit principalement du verre utilitaire « soufflé et pressé » et emploie près de 650 salariés. Au sortir de la seconde guerre mondiale, Meisenthal résiste et se spécialise dans la verrerie et la gobeleterie courrante.
A la fin des années 1960, la concurrence des verreries mécanisées belges et allemandes dans le domaine de la gobeleterie notamment, et la mutation des modes de consommation, enclenchent le déclin de l’usine de Meisenthal. La Verrerie, qui ne fait pas le choix de la modernisation de l’outil de production, stoppe son activité le 31 décembre 1969 et se sépare de ses 230 derniers salariés, laissant dans son sillage une sirène aphone, l’église noire de fumées et les souvenirs friables d’une aventure ouvrière désormais éteinte.
La verrerie est fondée, en 1765, par la comtesse de Mazirot de Reims, désireuse de valoriser l'exploitation de bois lui appartenant. Elle s'en sépare dès 1788, au profit de Nicolas Griveau.
L'entreprise ne prend véritablement son essor qu'à partir de sa reprise par la famille Schmid venue de la verrerie de Wildenstein en Alsace entre 1823 et 1908, qui engage des travaux de construction colossaux. En effet, dès les premières années une taillerie à eau est construite en 1846, des logements ouvriers en 1876, 1878 et 1880, puis une nouvelle taillerie avec un atelier de gravure acide en 1881. Leurs successeurs, la famille Bourbonneux, poursuivent l'agrandissement de la verrerie en faisant édifier de nouvelles extensions dont la chapelle et la halle entre 1900 et 19502. En 1960, l'entreprise fusionne avec les verreries de Bayel, Cristallerie de Portieux, Cristallerie de Vallérysthal et de Fains, pour former la Compagnie Française du Cristal.
L'usine de Vannes-le-Châtel, qui couvre aujourd'hui 40 000 m2, fabrique dès l'origine de la verrerie de table, puis se diversifie, à partir de 1930, dans les œuvres décoratives, avant de se lancer dans la production de cristal en 1963. Les pièces produites dépasse les deux millions et sont vendues sous les marques "Cristal de Sèvres" et "Daum".
Toutefois, en dépit de l'amélioration de la qualité de ses productions et de ses diversifications tout au long du xxe siècle, ainsi que de son poids dans le marché de l'emploi du Toulois (plus de 650 ouvriers, artisans, artistes en 1978), la pérennité du site semble régulièrement menacée depuis le début des années 1980, à cause de la concurrence étrangère et des stratégies de production de la société-mère.